Objets inanimés, avez-vous donc une âme, écrivit Lamartine ?
Oui, répond cette Vivia 1.600 S née en mille neuf cent soixante-dix huit qui rapporte ici ses souvenirs, ses grandes joies, ses triomphes, ses peines, ses angoisses et sa retraite dorée.
Chapitre 1 :
Je suis née en 1978 à Kervignac en Bretagne. Ma carrosserie est de couleur marron métallisé. Du cuir beige et du bois verni décorent mon habitacle. Mon moteur, d’une cylindrée de 1.600 centimètres cubes, développe 150 chevaux. Je pèse 680 kilos. Je suis ce qu’on appelle usuellement une voiture sportive, un coupé deux places.
Je suis née d’un rêve d’enfants. Lorsqu’ils étaient gamins, Éric Trélor (le célèbre avocat qui est aussi un pilote amateur très rapide) et Freddy Vivien (l’ancien champion du monde de Formule 1) passaient des heures à dessiner une petite voiture de sport qu’ils imaginaient sur les routes du Rallye de Monte-Carlo, du Tour de Corse ou de la Coupe des Alpes. La passion des deux garçons s’est poursuivie sur les pistes. A dix huit ans, Freddy commença à courir au volant d’une NSU TT. Il demanda naturellement à Éric de le naviguer en rallye. Ce dernier n’avait que seize ans, mais dans cette discipline, le co-pilote annonce les notes décrivant les virages à son pilote. Il ne conduit pas lui-même et peut donc participer à des épreuves avant le permis. Éric trouva le premier gros sponsor de Freddy, les montres Time O’Clock – un fournisseur de la bijouterie de ses parents - qui leur resteraient toujours fidèles. Une Alfa Roméo 2000 GTV remplaça la NSU en 1973. Puis en 1976, lorsque Freddy fut engagé en Formule 2, l’antichambre de la Formule 1 ces années-là, il confia l’Alfa à Éric avec le budget de fonctionnement fourni par les sponsors de telle sorte que ce dernier débuta en compétition avant même la fin de ses études.
Dès qu’il accéda à la Formule 1, Freddy décida de réaliser leur rêve d’enfants. Il allait fabriquer une petite voiture de sport, la sportive à l’état pur, auprès de laquelle la Golf GTI série 1 à l’époque ressemblerait à une berline bourgeoise. Il utilisa sa notoriété de pilote de F 1 et fédéra des industriels bretons autour de l’opération. Les automobiles Vivia venaient de naître. Et qui serait l’avocat chargé de mener les opérations ? Son ami Éric bien sûr, qui commençait sa carrière comme avocat stagiaire.
C’est ce concours de volontés et de circonstances qui m’a permis de sortir des ateliers de Vivia au début de l’année 1978. Je n’imaginai rien de l’existence mouvementée qui m’attendait.
(à suivre le 24 juin 2006)
Mais si les automobiles Vivia jouent un rôle non négligeable dans les roman de Thierry Le Bras, le héros principal en est toute de même un être humain, David Sarel.. Plongez-vous sans attendre dans l’atmosphère de ses premières aventures parues aux Éditions Astoure (cf : http://astoure.site.voila.fr ) , notamment « Circuit mortel à Lohéac » et « Faits d’enfer à Carnac ».