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groupe 2

  • SCIROCCO GROUPE 2 : UN VENT DE TEMPÊTE SUR LE BITUME

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    Ces années-là, cher lecteur, un vent de folie souffla sur VW. Un souffle de modernité aussi. L’éternelle Coccinelle, d’ailleurs fort vaillante et particulièrement sympathique, se préparait à s’effacer au profit de nouveaux mythes. La Golf bien sûr, et le coupé Scirocco.

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    J’ai souvent évoqué la Golf ici, d’autant que j’ai moi-même pris de nombreux départs au volant de Golf GTI :
    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/05/10/premiere-victoire.html

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    Mais comment ne pas parler de sa sœur, la Scirocco, qui fit aussi carrière en compétition. Plus longue, plus lourde, plus chère aussi que la Golf, la Scirocco se distingua plutôt en groupe 2. Parmi les pilotes français qui l’engagèrent en course de côte figure le Breton Alain Briand qui avait déjà osé des voitures originales, notamment une Hillman Imp groupe 2. En 1980, il courut avec le superbe coupé Scirocco ci-dessus.

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    Quelques autres Scirocco préparés en groupe 2 apparurent dans l’Hexagone. Malheureusement, la Scirocco groupe 2 ne convainquit pas autant de pilotes que son potentiel pouvait le laisser espérer. Je me souviens d’un reportage la présentant sur Échappement au printemps 1978. Les journalistes de chez Hommell l’avaient testée sur le circuit Paul Ricard. Ce jour-là, Didier Pironi était en essai sur la même piste pour Renault car il allait courir – et remporter Le Mans – sur une Alpine Renault A 442 B. Les journalistes d’Échappement lui proposèrent d’essayer la Scirocco groupe 2. Un d’eux monta à côté. Il fut stupéfait du potentiel de la machine entre les mains de Didier qui fut, il est vrai, un des plus formidables pilotes de l’histoire du sport automobile.

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    Lorsque j’ai découvert ce reportage, j’effectuais mes obligations militaires à l’ESAT à Cesson Sévigné. J’ai lu et relu l’article. Didier Pironi était déjà mon pilote préféré et cela m’a peut-être influencé. J’ai rêvé d’une Scirocco groupe 2 pour la saison 1979. J’avais pris goût aux victoires de classe avec la Golf GTI groupe 1. Je me voyais partir à la conquête des victoires de groupe avec sa sœur plus musclée. Je pensais que la Scirocco étant belle et relativement rare, elle serait un formidable vecteur de communication pour des sponsors. Piloter une « traction » ne me dérangeait guère. J’avais déjà l’expérience de la GTI groupe 1 (je devais d’ailleurs continuer à piloter des Golf et je disputerais plusieurs années plus tard les 24 Heures de Paris sur une Visa groupe B). Hélas, le prix des pièces et des heures de main d’œuvre à prévoir eurent raison de mon enthousiasme. Les résultats de la chasse aux sponsors ne permettraient pas de monter une Scirocco. Je choisis donc de disputer la saison 1979 en groupe 1, mais en ajoutant des rallyes à mon programme initialement axé sur les courses de côtes.

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    L’étude du projet Scirocco groupe 2 m’avait conduit à certaines conclusions. Une groupe 2 coûtait trop cher pour un vrai privé, sauf à disposer de moyens personnels très élevés ou de pouvoir la faire financer par une entreprise qu’on dirigeait. Impossible pour un jeune diplômé entrant comme stagiaire dans une activité de profession libérale après ses obligations militaires. Autre solution, bénéficier du soutien d’un gros concessionnaire ou d’un préparateur. Le rêve de tout pilote amateur. Là encore, les opportunités sont rares. Par ailleurs, la politique sportive des constructeurs répond à des contraintes et finalités qui visent à vendre des voitures de série, ce qui est logique. Si VW fut heureux de voir des Scirocco groupe 2 briller dans des championnats sur circuit, le constructeur allemand ne consentit aucun effort pour commercialiser un kit groupe 2 ou créer un challenge suffisamment doté afin d’aider les pilotes à boucler leur budget (ce que fit p. ex. Renault en rallye à la même époque avec la R5 Alpine groupe 2). Il n’eût pas été raisonnable de tenter un projet aventureux car non conforme aux plans de développement de la marque en faveur des privés. Par ailleurs, une groupe 2 « pointue » risquait d’être difficile à exploiter. Tous les pilotes amateurs connaissent les difficultés d’organiser une assistance sur la longueur d’une saison. Si des copains particulièrement sympas et dévoués (un grand merci à tous ceux qui m’ont aidé dans les épreuves que j’ai disputées) acceptent de donner un coup de main en sacrifiant de nombreux week-ends, ils ne peuvent pas faire en plus des stages chez les préparateurs afin de devenir des spécialistes d’une voiture un peu compliquée. J’ai d’ailleurs abordé ce problème des voitures plus ou moins simples à faire rouler dans une fiction que m’a demandée un blog canadien. (illustré par de nombreuses photos des seventies et du début des années 80)
    http://confidentielpaddocks.over-blog.com/article-episode-politiquement-incorrect-dans-la-carriere-de-ronnie-49353987.html

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    Quoique moins sauvage et tentatrice qu’une groupe 2, la Golf GTI groupe 1 a continué à m’offrir de grandes joies en compétition, avec des victoires de catégorie, ce qui représente le but de tout pilote, qu’il soit gentleman driver ou champion de Formule 1. J’ai toutefois continué à suivre les Scirocco en course avec beaucoup de sympathie. Comme les BMW 530, 320 groupe 2 et groupe 5, Opel Ascona 400 groupe B, Alfa GTV 6 groupe A, Porsche 934, Audi Quattro, BMW M1, BMW 635, BMW M3, Subaru Impreza WRC, Lamborghini GT… Un copain me dit souvent, « avec toutes les voitures qui t’ont fait envie, on pourrait ouvrir un musée. » Pas faux !

    Pour les amateurs de technique, voici les principales caractéristiques de la Scirocco groupe 2 Muller 1978 relevées sur un document d’époque. Les pièces étaient importées par Cresson à Longueau :
    MOTEUR :
    Disposition : transversal AV
    Type : 4 cylindres en ligne
    Cylindréee : 1588 cm3
    Alésage x course : 79,5 x 80 mm
    Rapport volumétrique : 10,5 à 1
    Puissance maxi : 180 ch à 8.500 t/mn
    Couple maxi : 18,1 mkg à 6.000 t/mn
    Puissance au litre : && »,3( ch/l
    Distribution : simple arbre à cames en tête entrainé par courroie crantée. Distribution allégée. Poussoirs et ressorts spéciaux.
    Alimentation : 2 carburateurs horizontaux Solex de 48 mm
    Refroidissement : par eau
    Matériaux : bloc fonte (non chemisé), culasse alliage
    Pistons : spéciaux
    Vilebrequin : 5 paliers (allégé)
    Graissage : carter sec 5,5 litres cloisonné avec prolongateur de pompe à huile
    Transmission ; embrayage Fitchel et Scahs, monodique, métal frité ; boite de vitesses à 4 rapports spéciaux (synchros renforcés)
    Pont : rapports spéciaux
    Carrosserie : caisse autoportante en acier
    Suspension :
    AV : McPherson avec triangle inférieur et barre antiroulis réglable
    AR :ressorts hélicoïdaux avec traverse. Bars longitudinaux. Barre antiroulis réglable
    Freins : disques AV – tambours AR
    Direction : à crémaillère et pignon
    Roues : jantes BBS 9x15’’ AV et AR avec pneus Goodyear 8x13 AV et AR avec pneus Michelin
    Dimensions :
    Largeur : 1.725 mm
    Empattement : 2.400 mm
    Poids : 775 kg dont une gueuse de 75 kg

    Thierry Le Bras

  • Ford Capri Groupe 2, la rivale

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     La note précédente présente l’arme de BMW dans le Championnat d’Europe des voitures de tourisme au début des seventies. Mais de 1971 à 1974, la Ford Capri partagea l’affiche avec les machines de la firme bavaroise dans cette discipline.

     

    1971 et 1972 virent une domination Ford. Les choses changèrent en 1973. Là, ce fut BMW qui remporta le titre. En 1974, la crise de l’énergie entraîna l’annulation de plusieurs épreuves. Mais les Capri groupe 2 évolueraient plus tard vers le groupe 5 et resteraient encore longtemps présentes sur les pistes, notamment en Allemagne.

     

    A cette époque, les pilotes étaient plus polyvalents qu’aujourd’hui. Des pilotes de F 1 couraient dans d’autres épreuves, endurance, groupe 2, GT. Ce fut ainsi que de nombreux pilotes renommés se retrouvèrent aux commandes de la Capri, notamment Jackie Stewart,  François Cevert, Jochen Mass, Hans Stuck, John Fitzpatrick et Gérard Larrousse.

     

     Pour les techniciens, nous rappellerons les caractéristiques de la version 1973 de cette voiture :

     * Moteur V6 à 90°/1 ACT ; 12 soupapes, culasse Weslake ; 2.995 cm3 ; 330 ch à 7.600 tours ; boite de vitesses ZF 5 rapports ; 973 kg

     

    Thierry Le Bras