« Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans »,
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la troisième aventure de David Sarel écrite par Thierry Le Bras, sera disponible le 15 novembre. Rappelons que ce livre est préfacé par Bastien Brière, pilote automobile qui a participé plusieurs fois aux 24 Heures, et que le lecteur rencontrera au fil des pages plusieurs autres pilotes et acteurs réels du monde de la course, notamment Caty Caly, Denis Vaillant, Stéphane Dréan, Didier Caradec et Julien Mouthon. Dès à présent, les personnages de l’univers de David Sarel vont évoquer sur ce blog quelques anecdotes relatives aux 24 Heures.
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SUITE DES TEXTES MIS EN LIGNE LES 7 et 9 NOVEMBRE 2006
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- Enfin, le grand jour arriva ; raconte Éric. Nous étions le vendredi 26 septembre. J’étais en classe de troisième dans un collège d’Avranches à cette époque, mes parents ayant décidé de vendre leur bijouterie de Lorient pour en acheter une autre à Avranches deux ans plus tôt.
« A 17 heures 30, la DS 21 de grand-père Victor s’arrêta devant la maison avec Régine au volant et mon grand-père à la place du co-pilote. Ils arrivaient de Lorient. Je mis mon sac à dos dans le coffre et m’assis derrière à côté de Freddy. Régine démarra en trombe sous l’oeil réprobateur de ma sœur qui la détestait cordialement et n’acceptait même pas de lui adresser la parole.
« Les conditions de circulation de cette époque n’avaient rien à voir avec celles d’aujourd’hui. Les routes étaient moins encombrées, la vitesse était libre sur la plupart des axes. Les contrôles, lorsqu’ils existaient, se produisaient le plus souvent en agglomération et s’effectuaient par chronométrage entre deux fils distants d’un kilomètre. Dès lors qu’on connaissait l’astuce, il suffisait de freiner après le premier fil de façon à respecter la vitesse moyenne avant le second fil.
« Ce système donnait lieu à des plaisanteries qui nous faisaient beaucoup rire. Régine, qui détestait les contraintes routières, s’amusait à piler sur les fils lorsqu’elle en repérait. La plupart du temps, le fil cassait. Lorsqu’un gendarme l’arrêtait, elle affichait une mine contrite et prétextait qu’elle avait cru voir un serpent. Elle avait lu qu’une femme pilote professionnelle s’amusait à ce jeu et le reproduisait. Jamais un membre des forces de l’ordre ne l’a verbalisée…
« Nous ne vîmes pas de fil entre Avranches et Le Mans. Le trajet ne dura pas longtemps. La DS 21 était une excellente voiture, rapide et confortable. Les sièges en cuir et la suspension spécifique des DS donnaient l’impression de voyager dans un salon, même quand le compteur indiquait une vitesse supérieur à 180 kilomètres à l’heure.
« Arrivés au Mans, nous nous dirigeâmes d’abord vers le Parking rouge où grand-père Victor avait réservé deux places numérotées l’une derrière l’autre. Il était prévu que Régine et Victor dormiraient dans la voiture (les sièges couchettes étaient confortables) tandis que Freddy et moi, nous nous installerions sous la tente. Nous montâmes rapidement notre canadienne sur un des emplacements pendant que mon grand-père plantait des piquets autour de l’autre afin d’éviter qu’un autre véhicule ne puisse s’y garer.
« Puis mon grand-père nous amena dîner en ville, dans un restaurant place des Jacobins dont je ne me souviens plus le nom aujourd’hui. Par contre, je me rappelle que la cuisine y était excellente. Nous espérions y apercevoir des pilotes connus. Hélas, aucun des champions que nous admirions ne vint prendre place à une table voisine.
« Nous rentrâmes au Parking rouge vers 23 heures. Quelques gouttes de pluie commençaient à tomber. Il ne faisait pas très chaud sous la tente mais il ne nus serait pas venu à l’idée de nous plaindre. Nous étions trop contents d’être là. D’ailleurs, une fois installés dans nos sacs de couchage, nous n’avions plus froid. Après avoir éteint la lampe électrique, nous discutâmes encore un moment avant que le sommeil nous gagne…
A SUIVRE