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F1, LA SAISON 2007 VUE PAR FREDDY VIVIEN

medium_VIGNETTE_SAUBER.5.jpgDOCU-FICTION

La F1 fait partie intégrante de l’univers de l'avocat-pilote David Sarel, le héros dont Thierry Le Bras raconte les aventures dans ses romans (**).

Freddy Vivien, un des personnages récurrents des Aventures de David Sarel, fut un des pilotes de Formule 1 les plus brillants de sa génération (il est né en 1952 et remporta plusieurs titres de Champion du monde). Le lecteur observera que héros de fiction issus du Clan Vivia et pilotes réels se mêlent dans l’univers de David Sarel. Freddy répond ici une nouvelle fois aux questions du journaliste Sébastien Ménier, qui joue lui-aussi un rôle important dans plusieurs épisodes des Aventures de David Sarel.


Sébastien Ménier : Qu’as-tu aimé cette saison ?

Freddy Vivien : Beaucoup de choses.

* Kimi Räikkönen : un vrai guerrier sur la piste, le meilleur coup de volant du plateau. En plus, Kimi est un homme loyal, honnête et courageux. Il ne se plaint jamais de son écurie, quoiqu’il arrive. Un pro, un vrai seigneur, dans la victoire comme dans la difficulté.

* Nico Rosberg : son talent s’épanouit. Il a atteint le niveau des rois de la discipline. Il ne lui manque qu’une bonne voiture pour remporter des Grands-Prix. En plus, ce garçon irradie le bonheur et l’enthousiasme quand il pilote. Avec lui, la F1 redevient une fête.

* Damien Brémant (*) : lui-aussi un jeune pilote qui arrive à maturité avec le Team Priceley. Il est entré dans la Cour des grands.

* Jenson Button : digne dans la difficulté, prêt à saisir la moindre occasion de briller, un vrai champion qui mérite le matériel pour s’exprimer.

* le duel de Jenson Button et Nico Rosberg à Monza : un spectacle magnifique entre deux grands pilotes. Pas de coups bas, pas de cadeaux non plus, deux pilotes à la limite qui donnent le meilleur d’eux-mêmes. Combatifs, superbes.

* Nick Heidfeld et Robert Kubica : toujours à l’attaque. Des résultats pour des pilotes discrets mais très performants et attachants.

* Jarno Trulli, égal à lui-même. Un super pilote à qui il manque le bon matériel. La course automobile est cruelle. Le talent ne suffit pas. Il faut un petit coup de pouce du destin au bon moment.

* Lewis Hamilton : époustouflant tout simplement pour sa première année dans la discipline. Il s’est montré au moins l’égal de son équipier, le plus souvent supérieur, alors qu’il ne disposait ni du même bagage technique, ni de la même connaissance des circuits, ni de l’expérience de la gestion d’une saison. En plus, contrairement à l’autre pilote McLaren, Lewis aime son équipe et fut affecté par les problèmes qui la touchaient, d’où une pression psychologique supplémentaire.

* Les jeunes comme Kovalainen, Vettel, Suttil, qui promettent. Du sang neuf qui ne saurait mentir au cours des prochaines saisons.

* L’annonce de l’arrivée de Sébastien Bourdais en F1. Enfin. Sébastien a tout pour réussir : rapide, sérieux, loyal, travailleur, capable de s’intégrer dans une équipe et d’en respecter l’esprit. Cette opportunité, il la méritait dès son titre en F 3000. Mais le mérite ne suffit pas en F1. Les Français n’y sont plus les bienvenus. Question de stratégie et de marketing liée à l’autophobie ambiante et à la rareté des gros sponsors prêts à soutenir nos jeunes pilotes.

* Petite satisfaction d’amour propre, la confirmation de la fiabilité de mon pronostic quand, seul contre presque tous, j’annonçais dès avant le début de la saison que le torchon brûlerait très vite entre Alonso et McLaren à cause de la personnalité de l’Espagnol. A pareille époque l’an dernier, les relations n’étaient pas idylliques entre lui et Renault non plus. Mais avec McLaren, c’est encore pire.

* la sécurité des F1 contemporaines : quelques très grosses sorties de piste en course et en essais sans blessures pour les pilotes. Pourvu que ça dure. A ce niveau au moins, la FIA a fait du bon travail, mais il ne faut pas jamais s’endormir. Les performances augmentent sans cesse, donc la sécurité doit continuer à progresser elle-aussi.

Sébastien Ménier : Qu’as-tu moins aimé ?

Freddy Vivien : Beaucoup de choses aussi.

* Le défaut de fiabilité des Ferrari qui a lourdement pénalisé Kimi. Toujours chez Ferrari, que Jean Todt ne désigne pas d’entrée Kimi comme seul numéro 1. Felipe est un bon pilote, mais dans certaines conditions, ses limites apparaissent. Sous la pluie par exemple, bien qu'il ait semblé en progrès au Japon. Une discipline d’équipe en faveur de Kimi aurait constitué la meilleure stratégie.

* Voir Ron Dennis traîné dans la boue par les salariés de luxe qui l’ont trahi. Je n’ai jamais cru à sa culpabilité dans le Stepney Gate. Et je n’y crois toujours pas. Qu’une entreprise et son patron payent pour les malversations des salariés, c’est normal, mais que ces derniers s’en tirent sans aucune peine parce qu’ils se sont conduits comme des mafieux repentis, c’est lamentable. J’aurais souhaité une amende quatre fois moins lourde pour McLaren, une perte de 10 à 20 points pour Lewis qui n’a pas participé sciemment à l’exploitation du fruit de l’espionnage, une perte de tous ses points pour Alonso qui l’a fait, et une suspension de licence de 2 ans pour De La Rosa et Alonso, une sanction parallèle à ce qui est infligé au cycliste Landis, convaincu lui-aussi d’avoir triché.

* Certaines basses critiques contre Lewis, ses fréquentations estivales et les prétendus traits de caractère que lui prêtent certains détracteurs abjects, supporters inquiets d’un rival sans doute. Difficile de ne pas s’interroger sur le rapport entre ces attaques ignobles et le fait que Lewis soit un homme de couleur. Poser la question, c’est y répondre en fait. Mais tout le monde n’accepte pas que la société évolue, apparemment…

* Honda et Toyota à la peine. Très dur pour les pilotes qui méritent vraiment mieux.

* Les critiques de Flavio Briatore envers Heikki Kovalainen en début de saison. Un jeune pilote a besoin de se sentir en confiance au sein de son team. Les petites phrases assassines n’ont jamais fait gagner une seconde au tour, bien au contraire. Je pense d’ailleurs que Kova est très bon.

* Voir Alonso refuser de changer le haut de sa combinaison claire souillée par la transpiration et la poussière après les Grands-Prix, ce qui signifie refuser de se présenter propre devant la presse et sur les podiums. Un détail, penseront certains. Je dirai plutôt le signe d’une « « «« éducation » » » et d’une conception particulière de ses obligations vis à vis d’un employeur et de sponsors qui lui donnent 22,7 M€ par an et sont en doit d’attendre, à ce prix, qu’il fasse un petit effort pour leur image et ne s’acharne pas à les salir ou les dénigrer dès qu’il voit un micro ou une caméra. L’illustration d’une mentalité qui explique beaucoup de choses qui se sont passées cette saison.

* l’attitude de certains supporters d’Alonso qui hurlent rageusement sur Internet que ceux qui ne le considèrent pas le pilote espagnol comme un Dieu vivant ne connaissent rien à la F1. Une conception bien arrogante du débat et une multiplication d’attaques personnelles qui frôlent dangereusement le fanatisme. Dangers des dérives de la vénération religieuse sans doute. C’est dommage.

* A Spa, que Lewis cède face à Alonso dans le premier virage. La F1 , c’est comme un combat de rue. Tous les pilotes ne sont pas des gentlemen. Il faut savoir se faire respecter quand l’adversaire dépasse la limite. Et il vaut parfois mieux perdre une course en partant au tas que de laisser l’autre penser qu’il a pris un ascendant psychologique qui le mettra en confiance pendant tout le reste de la saison, voire plus. Lewis est jeune. Il est normal qu’il commette quelques erreurs face à un type qui a sept ans d’expérience en F1 et qui est payé vingt fois plus que lui. Le contraire serait lamentablement navrant pour le plus expérimenté. En plus, Lewis est un garçon responsable. Il n’a pas eu envie de risquer l’élimination des deux voitures du team dans le premier tour. Mais là, ça s’est retourné contre lui. Par contre, il s’est repris au Japon en infligeant une véritable leçon à son rival interne.

* Les performances de Fisico et Ralph, franchement décevantes à part quelques rares exceptions. Démotivation, malaise dans leurs équipes, usure de la F1 ? L’heure de la retraite a peut-être sonné. N’oublions pas que ces garçons ont gagné des Grands-Prix. Ce ne sont pas des manches. Loin de moi l'idée de les dénigrer et d'oublier les grandes perforances qu'ils ont réalisées auparavant. Mais ont-ils encore l’envie ? Eux-seuls le savent.

* La circulation de rumeurs dont certaines totalement invraisemblables. Mais ce n’est pas nouveau, ça a toujours existé. A titre d’exemple, début 1982, une rumeur s’était mise à circuler selon laquelle Ferrari quitterait la F1 en cours de saison. C’était il y a 25 ans, et Ferrari est toujours là.
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(*) personnage de l’univers de David Sarel
(**) Circuit Mortel à Lohéac, Faits d’enfer à Carnac, Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans (parus chez Astoure, éditeur diffusé par Breizh)

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