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PAS DE VACANCES DE NOËL POUR DAVID SAREL

David Sarel est le personnage récurrent des romans publiés par Thierry Le Bras aux Éditions Astoure (1) (cf : http://astoure.site.voila.fr ). Cette série comprend pour l’instant trois titres :

- Circuit mortel à Lohéac ;

- Faits d’enfer à Carnac ;

- Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans.

D’autres suivront dès 2007.

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            - Tu ne prends pas de vacances entre Noël et le Jour de l’An s’est étonné Benjamin Boden (1)en apprenant que son ami David Sarel restait à Lorient et ne prévoyait aucun voyage durant la sacro-sainte trêve des confiseurs. Ce sont les vacances judiciaires, tu devrais en profiter.

            - Comme ça, j’organise le réveillon du premier de l’An au Pêcheur gourmand (2), répondit David. Tu es invité avec ta femme, bien sûr. Vous dormirez à la maison et vous pouvez arriver avant le trente et un. Je trouverai quand même le temps de faire un peu de kart et de tennis.

            - C’est d’accord, s’enthousiasma Benjamin qui avait déjà évoqué avec son épouse l’éventualité de réveillonner avec les Sarel et leur clan. Mais qu’est-ce que tu auras de si important à faire entre les fêtes ?

            - Tu sais que notre vieux copain de fac Jean-Claude Calloc’h vient d’être nommé vice-président la de Banque d’Investissements Nantes France Europe Monde, plus connue sous ses initiales BINFEM.

            - Oui, je sais, c’est un petit génie de la finance notre pote.

            - Comme tu dis, approuva David. Grâce à Jean-Claude, j’interviens souvent pour la BINFEM et ses clients. Or, la fin d’année s’avère toujours propice à quelques transmissions d’entreprises et à des refinancements.

            - Pourquoi ? s’étonna Benjamin.

            - Pour apurer les comptes avant le trente un décembre, date à laquelle se clôturent les bilans de la majorité des sociétés importantes comme des établissements financiers.

            Benjamin écoutait, attentif.

            - Les banques et les holdings tiennent à présenter de bons bilans à leurs actionnaires, reprit David. Elles détestent les provisions pour dépréciation de titres de sociétés dans lesquelles elles détiennent des participations. Donc, elles procèdent à certains aménagements en fin d’année. Si une société est en difficulté et que ses titres ont perdu de la valeur, il est tentant pour la holding ou la banque de jouer une partie de poker. La banque ou la holding vend la société à un tiers, un autre acteur de la vie économique qui la paye au prix fort. Donc, aucune provision à inscrire à son bilan.

            David se tut, attendant la réaction de Benjamin.

            - Mais où est l’intérêt de l’acheteur ?

            - Le vendeur lui accorde une contrepartie. Elle surfinance une opération pour laquelle elle a été sollicitée, puis accorde en année N+1 un prêt de restructuration à la société qui fait l’objet du transfert. Je prends un exemple. Une société de presse A sollicite la banque X pour financer le lancement d’une chaîne de télévision locale. Elle demande 100. C’est un schéma, on s’en fout du chiffre exact. La banque X se fait tirer l’oreille puis dit, je veux bien, mais il faut me débarrasser de IC, l’imprimerie que j’ai achetée il y a deux ans et qui génère du déficit. Vous m’achetez les titres de IC au prix auquel ils figurent à mon bilan, soit 30, et moi, d’abord je vous prête 130, comme ça vous achetez mon imprimerie et vous lancez votre chaîne, et l’an prochain, je reprête 20 à IC pour la restructurer.

            - C’est un tour de passe-passe, un poker menteur ! s’indigna Benjamin.

            - C’est le jeu quotidien de la haute finance, riposta David. Il faut le jouer sérieusement. Si tu te trompes, tu perds de plus en plus d’argent et tu finis au tapis. Dans ce genre d’opérations, le plan de redressement est prêt. Mais la banque n’a pas le temps de l’appliquer avant la clôture de son bilan. En plus, elle ne tient pas à ternir son image en imposant elle-même des décisions rigoureuses qui comportent souvent des licenciements voire carrément une délocalisation. Donc, elle préfère faire exécuter les mesures impopulaires par un autre. Ses dirigeants font tout pour présenter des comptes nettoyés des provisions. A la prochaine assemblée générale en juin deux mille sept, Jean-Claude expliquera qu’il a réalisé un super coup en revendant une imprimerie dont les dirigeants s’avéraient décevants et qu’il a investi dans une télé locale qui va créer un réseau de franchise et devenir l’affaire du siècle dans les trois ans !

            - Et ton rôle là-dedans ? interrogea Benjamin.

            - Moi, j’assiste Jean-Claude dans les négociations, je supervise les protocoles préparés par les services internes de la banque, et je suis les formalités consécutives à l’opération. En principe, tout est formalisé avant Noël, mais il reste souvent quelques détails à régler et quelques formalités à finir. Donc, je ne travaillerai pas douze heures par jour entre le vingt six et le trente et un, mais j’aurai quand même quelques rendez-vous.

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(1) (2) cf. « Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans »

Benjamin est un personnage secondaire des Aventures de David Sarel. Ancien copain de fac de David, Benjamin a suivi une toute autre voie à la fin de ses études puisqu’il a rejoint les rangs de la PJ.

Quant au « Pêcheur gourmand », c’est un restaurant de Larmor Plage où David a ses habitudes.

 

 

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