LE TALENT EN F1 (2) (08/12/2007)

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DOCU-FICTION

Didier Pironi,
LE symbole du talent à l’état pur !

La F1 fait partie intégrante de l’univers de David Sarel, le héros dont Thierry Le Bras raconte les aventures dans ses romans (**).

Freddy Vivien (*), un des personnages récurrents des Aventures de David Sarel, fut un des pilotes de Formule 1 les plus brillants de sa génération (il est né en 1952 et remporta plusieurs titres de Champion du monde). Le lecteur observera que héros de fiction issus du Clan Vivia et pilotes réels se mêlent dans l’univers de David Sarel. Freddy répond ici une nouvelle fois aux questions du journaliste Sébastien Ménier (*) , qui joue lui-aussi un rôle important dans plusieurs épisodes des Aventures de David Sarel.


Sébastien Ménier : 2007 restera comme une année trouble en F1. Deux affaires d’espionnage, une écurie de pointe dont les pilotes se déchirent, un pilote qui exploite sans vergogne des infos volées, suscite de nouvelles informations piratées à la concurrence, puis essaye en plus de faire chanter son patron. Crois-tu que cela va générer des conséquences quant aux qualités exigées des pilotes par les patrons de top teams.

Freddy Vivien : Certainement. Dans les autres sports, un licencié qui triche est suspendu deux ans, c’est le tarif. Je pense aux affaires de dopage dans le cyclisme et l’athlétisme. En F1, grâce à un procédé qui s’apparente purement et simplement aux avantages accordés aux mafieux repentis, un pilote qui a utilisé sciemment des informations obtenues illégalement et en a sollicitées d’autres bénéficie de l’immunité. C’est scandaleux. Car l’espionnage correspond exactement au dopage. Un sportif essaie d’améliorer ses performances artificiellement en usant de méthodes prohibées.

Ceci dit, le pilote concerné payer sa forfaiture. Il est actuellement le demandeur d’emploi le plus célèbre du monde et je ne suis pas persuadé qu’il retrouvera un jour un volant dans la discipline reine. Tous les teams lui ont claqué la porte au nez à part une équipe dont il a déjà divorcé une fois de manière cavalière. Les liaisons après divorce finissent mal en général. A mon avis, que ce pilote se soit mal conduit en participant sciemment à l’exploitation des données volées comme tu l’as souligné et en en suscitant d’autres lui aurait été pardonné. C’est tellement tentant de mettre la main dans le pot de confiture. Mais ce que les teams ne pardonneront pas, c’est que deux années de suite, il ait trahi la confiance de ses patrons. En se plaignant fort injustement que Renault n’était pas à 100% derrière lui l’an dernier, en semant la zizanie chez McLaren cette année. Je ne crois pas que sa carrière s’en remettra. Tout au plus un dernier sursaut, un dernier petit tour et puis s’en va.

Sébastien Ménier : l’honnêteté va donc devenir un critère de recrutement en F1.

Freddy Vivien : la loyauté envers son équipe en tout cas, grâce à un individu profondément déloyal. C’est paradoxal et assez amusant en fait. Ceci dit, en ce qui concerne les pilotes qui accèdent aux top teams et se révèlent capables d’y rester, la question du talent et d’un nombre suffisant de qualités complémentaires ne se pose même pas. La vraie question pour continuer à faire avancer le Schmilblick sera, pourquoi certains pilotes très prometteurs aux portes de la F1 n’y accèdent pas, ou/et pourquoi certains pilotes d’écuries de milieu ou de fond de grille n’arrivent pas dans un top team. Et à ce niveau, je suggère deux critères complémentaires :
1) la nationalité ; les gros investisseurs visent certains marchés et moins d’autres ;
2) le nombre de places au plus haut niveau, très limité par rapport au nombre de vrais talents.

Au sujet du deuxième point évoqué, je conclurai sur une anecdote. Au milieu des années 70, l’Année Automobile publiait dans chaque édition une nouvelle d’une page sur le thème de la voiture bien sûr. Une année, le journaliste chargé de cette petite histoire (je crois que c’était José Rosinski, mais je peux me tromper) imagina que son rédacteur en chef lui avait demandé de faire une enquête pour déterminer qui était le plus grand pilote de F1 de tous les temps. Je te restitue la trame du scénario de mémoire, avec sans doute quelques imprécisions, mais sans trahir le fond de l’histoire. Voilà notre enquêteur bien embarrassé. Fangio, Clark, Stewart, ou un autre ? Préoccupé par son article, il traverse distraitement la rue et se fait écraser par un bus. Quelques minutes plus tard, il se présente chez Saint-Pierre, gardien des portes du Paradis. Il explique les circonstances de son accident puis, n’y tenant plus, pose la question à Saint-Pierre.
- Vous, vous savez qui est le plus grand pilote de tous les temps ?
- Certes, mais je ne sais pas si je dois te le dire.
- Écoutez, je suis mort pour cette question. Je veux savoir.
- Bon, tu l’auras voulu. C’était Hans Helmut.
- Hans Helmut, Hans Helmut ? Connais pas.
- Non, tu ne connais pas. Hans Helmut était un bûcheron autrichien. Il était pauvre et il n’a jamais passé son permis de conduire. Seulement, il possédait des réflexes, une vision, un sens de la trajectoire et de l’adhérence, un courage et un sang froid qu’aucun champion de F1 n’a jamais atteint. Il les aurait tous battus s’il avait courus avec eux….

De quoi justifier l’humilité des pilotes !!!

___
(*) personnage de l’univers de David Sarel
(**) Circuit Mortel à Lohéac, Faits d’enfer à Carnac, Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans (parus chez Astoure, éditeir diffusé par Breizh)

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