SOUVENIRS DU MANS : 1968 (5) (21/11/2006)

« Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans »,

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la troisième aventure de David Sarel écrite par Thierry Le Bras, est disponible en librairie. Rappelons que ce livre est préfacé par Bastien Brière, pilote automobile qui a participé plusieurs fois aux 24 Heures, et que le lecteur rencontrera au fil des pages plusieurs autres pilotes et acteurs réels du monde de la course, notamment Caty Caly, Denis Vaillant, Stéphane Dréan, Didier Caradec et Julien Mouthon. En attendant de le lire, retrouvez certains personnages de l’univers de David Sarel qui évoquent sur ce blog quelques anecdotes relatives aux 24 Heures.

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Suite des textes mis en ligne depuis le 7 novembre

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            Régine observait aussi les bolides avec beaucoup d’intérêt, commente Éric. Contrairement à nous, elle ne rêvait pas de disputer les 24 Heures du Mans.

            - C’est déjà bien de faire de la course de côte, du rallye et un peu de circuit, affirmait-elle. Et puis les écuries ne sont pas prêtes à confier une voiture performante à une femme au Mans. Les choses changeront un jour, mais il est encore trop tôt (1).

            « Grand-père Victor arborait un large sourire. Ses yeux pétillaient de malice. Quoique moins amoureux de course automobile que Régine, Freddy et moi, je crois qu’il était encore plus heureux que nous parce qu’il se réjouissait du cadeau qu’il nous offrait en nous amenant aux 24 Heures.

            «  Nous nous aimions beaucoup, mon grand-père et moi. Je peux affirmer que j’étais de loin son préféré dans la famille. Mon grand-père n’avait pas été heureux avec ma grand-mère qui était presque aussi insupportable que ma mère et ma sœur, ce qui n’est pas peu dire. Heureusement, contrairement à mon père, mon grand-père savait se faire respecter. Il avait assumé ses obligations vis à vis de son épouse au plan financier. Même quand il partit vivre avec Régine, il assura un train de vie très confortable à sa première femme. Lorsque ma grand-mère était décédée en 1960, il l’avait faite inhumer dans le caveau de sa famille à Vannes et il ne manquait pas de faire fleurir et entretenir la tombe de sa belle-famille. Ses relations avec ma mère et ma sœur étaient épouvantables. Par leur faute ! Elles ne supportaient personne d’autre qu’elles-mêmes. Il faut avouer qu’en outre, elles ne pardonnaient pas à grand-père Victor sa liaison avec Régine. Moi, je m’en moquais complètement. A dire vrai, je n’avais jamais aimée ma grand-mère. Je ne savais pas pourquoi. Je l’ai peu connue ; elle est morte quand j’avais six ans. Je me rappelle simplement que je ne la supportais pas. Peut-être parce que ma grand-mère, ma mère et ma sœur formaient un espèce de clan de femmes justicières insupportables. Maintenant, malgré les 50 ans écoulés depuis sa mort, ma grand-mère ne trouve toujours pas grâce à mes yeux malgré. Mais j’ai compris pourquoi. Je la rends responsable – je devrais plutôt dire coupable sans aucune circonstance atténuante - par son comportement des troubles de la personnalité de ma mère et de ma sœur qui ont gâché tant de choses dans la famille.

« Lorsque j’étais gamin, ma mère et ma sœur n’osaient pas s’opposer ouvertement à mon grand-père. A la moindre remarque déplacée, il les renvoyait très sèchement dans leur surface de réparation. Le caractère fort de mon grand-père me permettait de passer toutes mes vacances chez lui dans le Morbihan malgré la désapprobation très forte de ma mère et de ma sœur. Mais je ne craignais rien. Grand-père Victor me disait que si elles essayaient de m’empêcher de venir ou de me faire payer ensuite mes séjours chez lui, il rappliquerait immédiatement à Avranches pour leur coller une fessée cul nu à toutes les deux et qu’elles s’en rappelleraient toute leur vie. Il en était bien capable et elles le savaient très bien. Je me promettais quant à moi de grandir très vite et de pousser mon père à la révolte contre le pouvoir matriarcal et tyrannique que sa femme et sa fille lui faisaient subir. En fait, j’ai commencé dès l’année suivante à imiter mon grand-père et à prendre la défense de mon père quand j’estimais que cela devenait nécessaire.

            «  Mon grand-père aimait aussi beaucoup Freddy. C’était le fils de son meilleur copain. Freddy était né de la seconde union de son père avec une jeune femme. La première épouse du papa de Freddy était décédée des suites d’une longue maladie sans avoir pu lui laisser de descendance. Grand-père Victor considérait que l’amitié d’un garçon solide et un peu plus vieux que moi comme Freddy m’aiderait à grandir plus vite. Je pense qu’il avait raison. (2)

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(1) les choses ont heureusement changé en 2006. Les lecteurs de Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans constateront en effet que quatre femmes pilotes de haut niveau participent aux 24 Heures du Mans au volant de Vivia.

(2) Pour tout savoir sur les Automobiles Vivia et le Team éponyme, comme sur l’histoire de la famille d’Éric Trélor et de David Sarel, son filleul, ainsi que sur la carrière de Freddy Vivien, plongez-vous, si ce n’est déjà fait, dans la lecture des romans de Thierry Le Bras parus aux Éditions Astoure :

Circuit Mortel à Lohéac ;

Faits d’enfer à Carnac ;

Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans.

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A SUIVRE

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